Un air d’ailleurs (Catherine Venturi Pinton)

 

C’est l’été, l’herbe haute chatouille mes mollets. Le soleil adoucit de sa chaleur la campagne. Une légère brise transporte le parfum des fleurs. Et si ce n’était plus la végétation d’un été habituel ? L’herbe me cacherait toute entière, je serais dans la savane. J’entendrais au loin des rugissements et des cris d’animaux. La chaleur étouffante me donnerait la nausée. Mes habits seraient trempés de sueur, la soif me raclerait la gorge.

Non, ce serait plutôt des dunes de sable, avec au loin les silhouettes brumeuses des dromadaires. Le bleu des touaregs se confondrait avec le ciel. La poussière rendrait ma respiration difficile. A chaque pas, j’enfoncerais dans le sable, j’aurais l’impression d’être engloutie dans ce désert infini.

Je quitterais l’Afrique. J’irais me mêler aux couleurs orientales, aux parfums des épices. Au raffinement des danses. Je pénétrerais dans une forêt luxuriante, en suivant le balancement d’un éléphant. L’humidité m’envelopperait, je me sentirais minuscule au milieu des troncs énormes, des lianes épaisses. Les animaux m’escorteraient de leurs cris.

Je me promènerais dans les marchés, éblouie par les couleurs et les senteurs inconnues. Le brouhaha de la foule m’entraînerait vers l’océan. Sur la plage au sable blanc, un palmier pencherait au-dessus de l’eau. J’irais me cacher dans son ombre. Je m’assoupirais bercée par le roulis des vagues. Je plongerais au milieu des poissons multicolores, comme dans un aquarium géant. Le soir, j’admirerais le coucher du soleil, assise sur la terrasse d’un restaurant, sirotant un cocktail de fruits exotiques. Je guetterais le mouvement des vagues et le vent dans les arbres.

Quand je reviendrais au pays, je retrouverais l’herbe humide et les senteurs de pluie. La douceur du soleil et le silence de la montagne. Je redécouvrirais la rivière et son eau limpide.

Ce sera bon de rentrer à la maison.

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