L’écriture m’habite (Nicole Lachat-Trezzini)

L’écriture m’habite.

Oui m’habite.

Au plus profond de moi.

Elle bouge, s’amplifie, devient plus dense,

Fait valser les syllabes électriques.

L’écriture m’habite.

C’est ma bulle, elle me rend maboule,

Ses bulles, oui ses bulles placent

Haut la barre prospecte la source déclic,

Des mots novices qui jaillissent hors de moi.

Avant (z)’étais zéro,

Seule sans cette prothèse zététique.

Sans fuite,

Sans espoir de fuite.

A l’écart,

Sans grand écart.

Je rêvais de fuite, de zèle et de dégel,

D’une écriture qui m’habite,

De consommes imbibés aux couleurs des tropiques,

Pour m’asperger de mots mosaïques.

Voilà c’est fait, c’est ici, auprès d’elles,

En faisant cette queue que j’ai découvert,

Des pro(s)- des propositions, des membres de phrases caloriques.

Des expressions aromatiques et des index exquis.

Cruche art cas hic ! que j’étais.

Je deviens réceptacle, spectacle,

Fontaine de mots en majuscules

Dans mon lit d’interrogations,

Ou sur mon divan occidental et oriental,

Je rêve d’écrire un traité de Maastricht.

Sous ma couverture parisyllabique aux s’exclamations alphabétiques,

Envahie d’hom d’homographes aux affinités électives,

Je rêve de dresser des histoires de Goethe.

Tentations, tentacules me poursuivent,

Oui l’écriture m’habite.

Cet appendice nouveau-né,

Secoue mes syntaxes,

Je deviens légère d’anagrammes.

Oui l’écriture m’habite.

Elle fait exploser les métaphores excentriques,

En amuses-gueule tabous,

En boutades qui me montent au nez.

Oui l’écriture m’habite.

Nicole avril 2005

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